Et si les contes d’hier abîmaient les enfants d’aujourd’hui ?
Ces contes qu’on raconte encore (et qui devraient nous faire tiquer)
On les appelle “contes traditionnels”.
On les raconte encore dans les écoles, dans les albums illustrés, dans les dessins animés.
On les lit aux enfants sans trop les questionner… parce qu’on les a nous-mêmes entendus.
Et qu’on a survécu. Enfin, il paraît.
Mais aujourd’hui, avec mon regard de maman, de femme, et d’autrice…
je ne peux plus faire semblant de trouver ça normal.
Une mémoire d’enfant qui dérange encore
e me souviens très bien du jour où j’ai entendu l’histoire de Peau d’Âne.
J’étais petite, mais pas idiote. Je savais ce que voulait dire “se marier”.
Je savais que ça n’impliquait pas juste une belle robe.
Et ce père, ce roi, voulait épouser sa fille. C’était dit. Posé là.
Sans panique, sans scandale. Juste un peu de magie, un peu de fuite, et hop : “Conte de fée”.
Mais moi, je trouvais ça monstrueux.
Et ce qui m’a glacée encore plus…
C’est que la fille, elle, doit se cacher dans une peau d’âne puante,
vivre dans la crasse, pendant que personne ne s’inquiète de neutraliser le père.
Le problème, ce n’est pas le bourreau.
C’est elle. Elle doit disparaître, se faire oublier, devenir invisible.
Voilà ce qu’on m’a raconté.
Des récits qu’on ne devrait plus avaler tout ronds
Peau d’Âne n’est pas un cas isolé.
Petit tour d’horizon de ces contes qui passent crème, depuis des siècles :
Le Petit Chaperon Rouge : métaphore du viol, petite fille sexualisée, et aucun adulte fiable.
Blanche-Neige / Cendrillon : compétition entre femmes, apparence survalorisée, et la méchante est toujours... moche.
Le Petit Poucet : enfants abandonnés deux fois par leurs parents. Et ça passe pour une "histoire d’astuce et de ruse".
Hansel et Gretel : maltraitance parentale, cannibalisme, sorcière cramée. Bon appétit.
La Belle au bois dormant : princesse inconsciente embrassée par un inconnu. Et ce serait romantique ?
Ces récits ne sont pas “inoffensifs parce qu’anciens”.
Ils transmettent. Ils imprègnent. Ils s’ancrent. Et ils laissent des traces.
Ce que ça sème sans qu’on s’en rende compte
Avant 6 ou 7 ans, un enfant est dans une phase d’absorption émotionnelle massive.
Il n’analyse pas, il ressent. Il ne critique pas, il intègre.
Ces contes s’impriment donc au premier degré.
Ils deviennent des histoires-reflexes, des références culturelles, des grilles d’interprétation du monde.
Et dans ce joli paquet cadeau, on trouve :
la peur comme initiation obligatoire,
la violence comme passage obligé,
le silence comme solution,
la beauté comme valeur centrale,
la soumission comme porte de sortie.
Tout cela servi avec des mots doux, des images féeriques, et des musiques magiques.
Mais un poison reste un poison, même dans une coupe en cristal.
On nous dira que…
“Ce sont des symboles !”
“Mais les enfants ne comprennent pas tout !”
“C’est notre culture, il ne faut pas censurer !”
Alors non, je ne veux pas censurer.
Mais je veux comprendre ce qu’on transmet, et le faire en conscience.
Et pour ce qui est des enfants qui "ne comprennent pas tout"…
c’est justement ça le problème.
Ils ne comprennent pas tout, mais ils absorbent tout.
Et si on racontait autrement ?
Je ne crois pas qu’il faille tout réécrire à coups de princesses karatékas et de loups végétaliens.
Mais on peut inventer autre chose.
Des histoires qui éveillent sans déformer.
Des récits qui donnent du courage sans instiller la peur.
Des univers où l’enfant est protégé sans être endormi.
Dans mes propres histoires, je fais ce choix.
Dans mes histoires, j’ai voulu montrer un monde où l’on affronte l’inconnu sans être trahi par les adultes censés nous protéger.
Pas pour faire “moderne”.
Mais pour faire humain, juste, et sain.
Pourquoi j’écris comme ça ?
Je n’ai pas envie d’édulcorer la réalité.
Mais je refuse de la présenter déformée, brutale ou mensongère à des enfants.
J’écris autrement.
Pour semer des graines de sécurité, de beauté, de conscience.
Pas des graines de soumission ou de peur.
Et si vous aussi, vous pensez qu’on peut transmettre sans trahir…
Alors vous êtes les bienvenus dans mon univers.
On va bien s’entendre.
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